Le nouveau programme



École de design de l’UQAM
Automne 2019


Contexte
Projet fictif réalisé dans
le cadre du cours DES5211
supervisé par Ron Filion Mallette.

Crédits
Design et conception :
© Marie-Blanche Rossi.
Tous droits réservés.

Détachée de toutes contraintes, qu’elles soient économiques, politiques ou fonctionnelles, la réflexion théorique introduite dans cet article livre un regard nouveau sur la structure et les choix d’enseignements au sein du baccalauréat en design graphique.

Comment enseigner le design aujourd’hui à l’école de design de l’UQAM ?

Les prochains paragraphes sont le résultat de 15 semaines de travail consacrées à la réflexion théorique amorcée autour des recherches effectuées et de mon expérience étudiante au sein du baccalauréat.



Les fondements
La pensée


La recherche effectuée en amont du projet permet d’en dégager les fondements. La structuration de la pensée de l’étudiant au travers de son parcours en fait partie. Construite en trois étapes, elle dévoile les phases de l’élaboration d’une pensée critique, axée sur la remise en question de son travail.

La première phase de l’organisation de la pensée est axée sur le développement d’une base théorique commune à l’ensemble des étudiants arrivant au premier cycle. Durant la seconde phase, l’une des plus importantes, les élèves abordent les notions d’analyse, d’exploration et de recherche, mais également de perte, d’échec et de déconstruction. L’objectif est de modeler le schéma de pensée pour dépasser les démarches du simple développement de projets. La dernière phase met l’accent sur la production de nouvelles idées, l’adoption d’une vision, l’émergence d’un nouveau concept pour le tester, le faire grandir, et ce jusqu’à sa phase de conception finale.



Les champs de pratiques

En matière de design, le projet opte pour le décloisonnement des compétences, permettant la mise en place d’un programme fluide, axé sur l’interdisciplinarité.

Dans cette nouvelle vision de l’enseignement, la première année du baccalauréat est constituée d’un enseignement commun en design, suivi par la totalité de la communauté étudiante. Elle offre ainsi une vue d’ensemble globale, et permet l’émergence d’un ancrage théorique fort en design. C’est n’est qu’à partir de la deuxième année que les élèves débutent leur orientation. Cinq dominantes – textile, espace, produit, graphisme et interaction – leur sont alors offertes. Un tel modèle d’apprentissage voit son avantage dans la possibilité de guider l’étudiant vers un parcours spécialisé ou transversal, selon ses affinités.

Un programme de transition

Tout au long de son élaboration, le programme a été pensé comme celui d’un projet de transition. L’objectif est d’appréhender et d’exploiter les savoirs acquis au cours de l’histoire du design dans une optique d’ouverture sur les défis à venir.

Prendre du recul sur l’histoire du design permet de mieux comprendre la discipline, et ce dans le but de modéliser et d’anticiper sa pratique dans le futur. La vision développée dans ce programme serait proche de celle d’un pont, permettant aux futurs étudiants d’acquérir les compétences acquises dans le passé pour construire celles du futur.

Résultats
L’organisation du nouveau programme de premier cycle à l’école de design de l’UQAM


La solution apportée à la problématique de l’enseignement à l'école de design de l'UQAM s’organise autour de plusieurs baccalauréats correspondant aux 5 dominantes proposées - textile, espace, produit, graphisme et interaction. Pour chacune d'entre elles, 30 cours, soit l’équivalent de 60 crédits, sont offerts aux étudiants. L'originalité de cette nouvelle organisation réside dans le décloisonnement des compétences, alors que les étudiants ont accès aux cours proposés dans l’ensemble des disciplines.


Dominantes graphique et interactive

Seules les dominantes graphiques et interactives ont été développées dans ce projet. Un choix de 30 cours a été élaboré pour chacune d’entre elles, soit un équivalent de deux baccalauréats. Le programme développé dans ce projet comporte donc :

- Un tronc commun de 8 cours, suivis par l'ensemble des étudiants en design lors de la première année ;
- Le développement de 9 axes d'études, que les étudiants choisissent pour développer leurs compétences, principalement en deuxième année. Chaque axe comporte un cours préalable qu’il devra obligatoirement suivre pour développer la compétence en question ;
- 5 cours projets, équivalant à 3 ou 6 crédits selon le choix de l'élève, qu'il devra compléter au cours de son cursus ;
- Des cours de propédeutique, équivalant à 1 crédit, développés dans le but d'aider les étudiants dans l'apprentissage des logiciels.


Les résultats sont présentés ci-dessous. Le nouveau programme est un projet qui m’a notamment permis de dépasser le cadre du cours, en ayant l’honneur de participer à la journée d’étude  « Le design graphique au XXIe siècle : étudier, créer, agir ». Le travail et la recherche effectuée en amont sur la création d’un nouveau programme ont pu s’insérer dans l’un des trois volets proposés par la journée, celui d’« étudier ». C’est avec un immense honneur que je suis montée sur scène défendre mon projet devant mes collègues de classe et mes professeurs.

Pour plus d’informations concernant la journée d’études, rendez-vous ici.
Pour visionner l’ensemble de la journée, rendez-vous ici.

Bibliographie
Filion-Mallette, R. (2018).
La culbute disciplinaire
du design graphique (2e éd.).
Westmount : Éditions Pour le bien public.

Ito, J. (2016). Design and Science.
Journal of Design and Science.
Récupéré du site de la revue :
https://doi.org/10.21428/f4c68887

Irwin, T. (2015). Redesigning
a Design Program: How Carnegie
Mellon University is Developing
a Design Curricula for the 21st Century.
Solutions, vol. 6, n°1 bimensuel, p. 91-100.

Vial, S. (2015).
« Qu’est-ce que la recherche en design ?
Introduction aux sciences du design »,
Sciences du Design, vol. 1, n° 1.
Paris, Presses Universitaires de France.